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ter des forces pour sa défense. Puis on créa, sur le papier, bien entendu, une armée pour défendre l’Assemblée nationale. Divisions, brigades, régiments, batteries, tout fut réglementé, ordonné. Rien ne manquait, si ce n’est la réalité, car cette armée, est-il besoin de le dire, ne vit jamais le jour.

Il restait à l’assemblée une dernière ressource. Des quatre coins du pays la population démocratique envoya des députations qui se mettaient à la disposition du parlement et l’incitaient à une action décisive. Le peuple, qui connaissait les intentions du gouvernement de Wurtemberg, suppliait l’Assemblée nationale de forcer ce gouvernement à participer ouvertement et énergiquement à l’insurrection voisine. Eh bien, non. L’assemblée par son départ pour Stuttgart s’était livrée à la merci du gouvernement de Wurtemberg. Les députés le savaient bien et réprimèrent le mouvement dans le peuple. Ils perdirent ainsi le dernier reste de l’influence qu’ils auraient pu conserver encore. Ils récoltèrent le mépris qu’ils méritaient, et le gouvernement de Wurtemberg, sous la pression de la Prusse et du vicaire impérial, mit fin à la farce démocratique en fermant la salle de réunion du Parlement et en ordonnant aux membres de la régence de quitter le pays.