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raient une armée pour leur propre défense. Ils devaient sommer le pouvoir central de cesser immédiatement les hostilités, et si, comme c’était à prévoir, ce pouvoir ne voulait ni ne pouvait le faire, le déposer aussitôt et le remplacer par un gouvernement plus énergique. Que s’il était impossible d’amener les troupes insurgées à Francfort (chose facile dans les commencements, alors que les gouvernements des États étaient peu préparés et encore hésitants), l’assemblée devait se porter de suite au centre même du lieu insurgé. Tout cela exécuté promptement et énergiquement, pas plus tard que vers le milieu ou la fin de mai et il y avait chance de succès à la fois pour l’insurrection et l’Assemblée nationale.

Agir aussi énergiquement n’était pas le fait des représentants de la boutiquocratie allemande. Ces ambitieux hommes d’État ne s’étaient pas du tout affranchis de leurs illusions. Les députés qui avaient perdu leur croyance fataliste dans la force et l’inviolabilité du parlement, avaient déjà déguerpi ; les démocrates qui restaient, n’étaient nullement disposés à renoncer aux rêves de puissance et de grandeur qu’ils avaient caressés douze mois durant. Fidèles à la méthode qu’ils avaient suivie dans le passé, ils reculèrent