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de la petite bourgeoisie pour sa défense et par celui de la classe ouvrière pour un but ultime plus révolutionnaire. La désolation et le désespoir régnaient en maître parmi ses membres, les événements avaient subitement pris une forme si nette et si arrêtée qu’en peu de jours les illusions de ces doctes législateurs sur leur pouvoir et leur influence réels s’étaient complètement écroulées. Les conservateurs, au signal donnée par les gouvernements, s’étaient déjà retirés d’une assemblée qui désormais ne pouvait continuer d’exister qu’au mépris des autorités constituées. Les libéraux, en pleine déconfiture, jetèrent le manche après la cognée, et déposèrent, eux aussi, leurs mandats de députés. Les honorables députés décampèrent par centaines. De 8 à 900 qu’ils étaient au début, leur nombre se réduisit avec une telle rapidité que, peu de jours après, il suffisait de cent députés pour être en nombre pour délibérer. Et on eut de la peine à atteindre ce chiffre, quoique le parti démocratique tout entier fût demeuré au poste.

La voie à suivre par ces débris d’un parlement était toute tracée. Ils devaient s’allier ouvertement et résolument avec l’insurrection, lui prêter ainsi toute la force que pouvait conférer la légalité, en même temps qu’ils s’assu-