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mettre à aucune classe qui s’était élevée sur ses épaules (comme la bourgeoisie l’avait fait en 1848) de consolider sa domination de classe, sans ouvrir tout au moins un large champ à la classe ouvrière où il lui fut possible de lutter pour ses propres intérêts ; et, dans tous les cas, de provoquer une crise qui, ou bien lancerait la nation pleinement et irrésistiblement dans une carrière révolutionnaire, ou bien rétablirait autant que possible le statu quo d’avant la république et par là rendrait inévitable une nouvelle révolution. Dans les deux cas la classe ouvrière représentait les intérêts véritables et bien compris de la nation tout entière, en hâtant autant que possible ce mouvement révolutionnaire, qui pour les vieilles sociétés de l’Europe civilisée est devenue désormais une nécessité historique avant qu’aucune d’elles pourra de nouveau aspirer à un développement plus tranquille et plus régulier de ses ressources.

Quant aux hommes de la campagne qui se joignirent à l’insurrection, ils furent jetés principalement dans les bras du parti révolutionnaire, d’une part par le poids relativement énorme des impôts, d’autre part par les servitudes féodales qui pesaient sur eux.

Sans initiative propre, ils formèrent la