eussent déserté leurs postes pour que l’ancienne minorité se transformât en majorité de l’Assemblée. La nouvelle majorité qui n’avait jamais, à aucun moment, rêvé un bonheur pareil, avait profité de ses sièges sur les bancs de l’opposition pour déclamer contre la faiblesse, l’indécision, l’indolence de l’ancienne majorité et de son vicaire impérial. Et maintenant, c’était elle, la gauche, qui tout à coup se trouvait appelée à remplacer cette ancienne majorité. C’était à elle maintenant de montrer ce dont elle était capable. Son régime, cela allait sans dire, serait un régime énergique, actif, résolu. Elle, l’élite de l’Allemagne, réussirait promptement à faire marcher le sénile vicaire et ses ministres vacillants ; au cas où elle n’y réussirait pas, elle renverserait — il n’y avait pas à en douter — cet impuissant gouvernement, au nom du droit souverain du peuple, et le remplacerait par un pouvoir exécutif énergique, infatigable, qui assurerait le salut de l’Allemagne. Pauvres sires ! Leur gouvernement — si l’on peut parler de gouvernement là où personne n’obéissait — c’était une chose plus ridicule encore que même celui de leurs prédécesseurs.
La nouvelle majorité déclara que malgré