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rieusement. Et bon nombre de ses membres ondoyants s’apercevaient aussi qu’ils avaient été grossièrement trompés par les gouvernements. Mais que pouvaient-ils, dans leur impuissance, faire maintenant ? La seule chose qui aurait pu les sauver, c’eût été de passer résolument et promptement dans le camp du peuple, et le succès même de ce pas était plus que douteux. Et où, dans cette foule égarée d’individus irrésolus, bornés et vaniteux qui, tandis que l’incessant va-et-vient de rumeurs contradictoires et de notes diplomatiques les avait complètement ahuris, cherchèrent leur unique consolation et refuge dans l’assurance éternellement renouvelée que c’étaient eux les meilleurs, les plus grands, les plus sages de la nation et qu’eux seuls étaient capables de sauver l’Allemagne — où, parmi ces pauvres hères, qu’une seule année de vie parlementaire avait transformés en parfaits crétins, où étaient, demandons-nous, les hommes capables d’une résolution prompte et décisive, sans parler d’une action énergique et logique ?

Enfin le gouvernement autrichien jeta le masque. Dans sa constitution du 4 mars, il proclama l’Autriche une monarchie indivisible, avec des finances, un système de droits