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s’en servir, au préalable, pour l’avancement de ses propres desseins ambitieux.

En attendant, cette pauvre assemblée tombait toujours davantage en proie à la confusion. A Vienne et à Berlin on avait traité ses députations avec le plus profond mépris ; un de ses membres, malgré son inviolabilité, avait été exécuté à Vienne comme un rebelle ordinaire. Nulle part on ne s’inquiétait plus de ses décrets ; quand, par aventure, il arrivait aux grandes puissances de s’en occuper, c’était pour lui adresser des notes et des protestations qui contestaient l’autorité de l’assemblée pour voter des lois et des résolutions liant leurs gouvernements. Le pouvoir exécutif central de l’assemblée était impliqué dans des querelles diplomatiques avec à peu près tous les cabinets d’Allemagne, et malgré tous leurs efforts, ni l’assemblée, ni le gouvernement central ne purent obtenir de l’Autriche et de la Prusse qu’elles exposassent leurs vues, projets et réclamations définitifs. L’assemblée, enfin, commençait à comprendre au moins ceci : qu’elle avait laissé échapper de ses mains tout pouvoir, qu’elle était à la merci de l’Autriche et de la Prusse, et que si elle devait doter l’Allemagne d’une constitution fédérale, il lui faudrait se mettre à l’œuvre sur l’heure, et sé-