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de toutes les nations révolutionnaires. Et quoique nulle part les masses de la population, à cause de leur ignorance même, ne se fussent mêlées des mesquines querelles nationales suscitées par les chefs panslavistes, on n’oubliera jamais, cependant, qu’à Prague, une ville à demi allemande, une foule de fanatiques slaves acclamèrent et répétèrent le cri « Plutôt le knout russe que la liberté allemande ! » Après l’avortement de leur première tentative en 1848, et après la leçon que leur a infligée le gouvernement autrichien, il n’est guère probable qu’ils tentent un nouvel effort en d’autres circonstances. Mais dans le cas où ils essayeraient encore une fois, sous des prétextes semblables, de lier partie avec les forces contre-révolutionnaires, le devoir de l’Allemagne est tout indiqué. Nulle nation en état de révolution, et engagée dans une guerre externe, ne saurait tolérer une Vendée au cœur même du pays.

Pour ce qui est de la constitution proclamée par l’empereur en même temps que la dissolution du Reichstag, il est inutile d’y revenir, puisque pratiquement elle n’a jamais existé, et qu’à l’heure présente elle est abolie tout à fait. Dès le 4 mars 1849, l’absolutisme a été rétabli de fait en Autriche. En Prusse les