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de profiter de la confusion générale de 1848 pour rétablir leur statu quo politique de l’an de grâce 800. L’histoire de mille ans aurait dû leur montrer qu’un pareil regrès était impossible que si le territoire à l’Est de l’Elbe et de la Saale avait été autrefois occupé par des Slaves alliés entre eux, ce fait prouvait seulement la tendance historique, en même temps que la capacité physique et intellectuelle de la nation allemande pour soumettre, absorber et s’assimiler ses anciens voisins orientaux ; que cette tendance absorbante des Allemands avait toujours été et était encore un des plus puissants moyens de propager la civilisation de l’Europe occidentale dans l’Est de ce continent ; qu’elle ne s’arrêterait qu’alors que le procès de germanisation aurait atteint les confins de nations grandes, compactes et fermées, capables d’une existence nationale autonome, telles que les Hongrois, et jusqu’à un certain point, les Polonais ; et que par conséquent, c’était le sort naturel et inéluctable de ces nations moribondes de laisser s’accomplir ce procès de dissolution et d’absorption par des voisins plus puissants qu’elles. Sans doute, ce n’est pas là une perspective flatteuse pour l’ambition nationale des rêveurs panslavistes, qui avaient réussi à remuer une