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la guerre hongroise, on fit dissoudre le Reichstag le 4 mai et disperser les députés par la force armée. Alors les Slaves reconnurent enfin qu’ils étaient joués, et ils crièrent : « Allons à Francfort et continuons là l’opposition qu’on nous empêche de faire ici ». Mais il était trop tard, et le simple fait qu’ils n’avaient d’autre alternative que de se tenir tranquilles ou d’aller rejoindre l’assemblée de Francfort, ce seul fait montre à quel point ils étaient désemparés.

Ainsi prirent fin, pour lors, et probablement pour toujours, les tentatives des Slaves d’Allemagne pour recouvrer une existence nationale indépendante. Des restes éparpillés de nombreuses nations dont la nationalité et la vitalité politique avaient été étouffées depuis longtemps et qui avaient été contraints pendant près de mille ans de marcher dans les traces d’une nation plus puissante, qui les avaient conquis ; tout comme les Gallois en Angleterre, les Basques en Espagne, les Bas Bretons en France, et plus récemment les créoles espagnols et français dans les parties de l’Amérique du Nord occupées dans les derniers temps par la race anglo-américaine, — ces nationalités mourantes, les Bohémiens, les Carinthiens, les Dalmates, etc., avaient tenté