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qu’il était de son devoir de se conserver pour les importantes tâches de son poste à Francfort. Blum passait pour l’un des plus éloquents orateurs de l’Assemblée nationale il en était à coup sûr le plus populaire. Son éloquence n’aurait pas été à l’épreuve d’une Assemblée parlementaire expérimentée ; il affectionnait trop les déclamations creuses d’un prédicateur dissident allemand, et son argumentation péchait tout ensemble parle manque d’acuité philosophique et de connaissance des choses pratiques. Comme homme politique, il appartenait à la démocratie modérée ; une tendance tant soit peu vague, mais se recommandant précisément par ce qu’elle avait d’indéfini. Avec cela Robert Blum était, de sa nature, un vrai plébéien, bien qu’un plébéien quelque peu dégrossi, et, aux moments critiques, ses instincts et son énergie plébéiens l’emportèrent sur son indécision et partant sur l’imprécis de ses convictions et de ses connaissances politiques. Dans ces moments il s’élevait bien au-dessus du niveau ordinaire de ses capacités.

C’est ainsi qu’à Vienne il s’aperçut au premier coup d’œil que c’était là et non au milieu des débats, visant à l’élégance, de Francfort, que devait se décider le sort de son pays. Il