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la générosité d’un peuple nouvellement libéré s’étaient soulevés pour une cause qui, bien qu’en dernier ressort la leur, était en premier lieu et avant tout celle des Hongrois. Plutôt que de souffrir que les troupes autrichiennes marchassent sur la Hongrie, ils attirèrent sur eux-mêmes le premier et plus formidable assaut. Et tandis qu’ils se portaient ainsi noblement en avant pour soutenir leurs alliés, les Hongrois refoulaient Jellachich, qu’ils avaient combattu victorieusement, sur Vienne et par leur victoire augmentaient les forces qui devaient attaquer cette ville. Dans ces conjonctures le devoir manifeste de la Hongrie était de soutenir sans retard et avec toutes les forces disponibles, non pas le Reichstag de Vienne, non pas le Comité de sûreté, ni aucun corps officiel à Vienne, mais la Révolution viennoise. Alors même que la Hongrie aurait oublié que Vienne avait livré la première bataille de la Hongrie, elle devait à son propre salut de ne pas oublier que Vienne était l’unique poste avancé de l’indépendance hongroise, et que, Vienne tombée, rien ne s’opposerait plus à la marche en avant des troupes impériales contre elle-même.

Or, nous savons fort bien tout ce que les Hongrois peuvent alléguer, et ont allégué,