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la Styrie, de la Haute Autriche et d’Italie arrivèrent régiments sur régiments, par des routes convergeant vers Vienne, dans le but de rejoindre les troupes de Jellachich et l’ex-garnison de la capitale. Plus de 40.000 hommes furent ainsi réunis vers la fin d’octobre, et bientôt ils commencèrent à cerner la cité impériale de tous les côtés, jusqu’à ce que, le 30 octobre, ils se trouvèrent en état de risquer l’attaque suprême.

Cependant à Vienne la confusion et la perplexité régnaient en maître. A peine la victoire remportée que, de nouveau, la vieille méfiance des classes « anarchiques » s’emparait de la bourgeoisie les ouvriers qui se rappelaient le traitement qu’ils avaient reçu de la part des commerçants armés, et la politique changeante et fluctuante de la bourgeoisie en général, refusèrent de confier à celle-ci la défense de la capitale et réclamèrent pour eux-mêmes des armes et une organisation militaire. La légion académique, remplie de zèle pour la lutte contre le despotisme impérial, était absolument incapable de comprendre la nature de l’éloignement qui existait entre les deux classes, ni de rien entendre aux difficultés de la situation. Il y avait confusion dans l’esprit public, confusion dans les cercles régnants.