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les principes en vertu desquels on entendait agir. Le i5 octobre un décret impérial dans la Gazette de Vienne — un décret qui n’était contresigné par aucun des ministres responsables pour la Hongrie — déclarait dissoute la Diète hongroise et nommait Ben Jellachich, de la Croatie, gouverneur civil et militaire de ce pays, — Jellachich, le chef de la réaction de la Slavonie méridionale, un homme qui était en lutte ouverte avec les autorités légales de la Hongrie. En même temps les troupes à Vienne reçurent l’ordre de se mettre en marche et de joindre l’armée qui devait imposer l’autorité de Jellachich. C’était là par trop laisser voir le pied fourchu. Chacun à Vienne sentait qu’une guerre contre la Hongrie était une guerre contre le principe du gouvernement constitutionnel, principe que l’empereur, en essayant de faire des décrets ayant force de loi sans qu’ils fussent contresignés par un ministre responsable, avait foulé aux pieds dans le décret même. Le peuple, la Légion académique, la garde nationale de Vienne se levèrent en masse le 6 octobre, et s’opposèrent au départ des troupes. Un petit nombre de grenadiers passa au peuple, une courte lutte s’engagea entre les forces populaires et les troupes le ministre de la guerre, Latour, fut