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vailleurs immédiats, échangeant des quantités de travail égales ? Est-ce bien à lui de faire aux communistes — ces gens dépourvus de toute connaissance en économie politique, ces « hommes obstinément bêtes », ces « rêveurs paradisiaques » — le reproche de n’avoir pas trouvé, avant lui, cette « solution du problème du prolétariat ? »

Quiconque est tant soit peu familiarisé avec le mouvement de l’économie politique en Angleterre, n’est pas sans savoir que presque tous les socialistes de ce pays ont, à différentes époques, proposé l’application égalitaire de la théorie ricardienne. Nous pourrions citer à M. Proudhon : l’Économie politique de Hopkins, 1822 ; William Thompson : An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth, most conducive to Human Happiness, 1827 ; T.R. Edmonds : Practical, moral and political Economy, 1828, etc., etc., et quatre pages d’etc. Nous nous contenterons de laisser parler un communiste anglais, M. Bray. Nous rapporterons les passages décisifs de son ouvrage remarquable : Labour’s wrongs and Labour’s remedy, Leeds, 1839, et nous nous y arrêterons assez longtemps, d’abord parce que M. Bray cet encore peu connu en France, ensuite parce que nous croyons y avoir trouvé la clé des ouvrages passée, présents et futurs de M. Proudhon.

« Le seul moyen pour arriver à la vérité, c’est d’aborder de front les premiers principes. Remon-