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miques et en expliquant par ce moyen tous les phénomènes, même ceux qui, au premier abord, semblent la contredire, comme la rente, l’accumulation des capitaux et le rapport des salaires aux profits ; c’est là précisément ce qui fait de sa doctrine un système scientifique : M. Proudhon, qui a retrouvé cette formule de Ricardo au moyen d’hypothèses tout à fait arbitraires, est forcé ensuite de chercher des faits économiques isolés qu’il torture et falsifie, afin de les faire passer pour des exemples, des applications déjà existantes, des commencements de réalisation de son idée régénératrice. (Voir notre § 3, Application de la val. const.).

Passons maintenant aux conclusions que M. Proudhon tire de la valeur constituée (par le temps du travail).

— Une certaine quantité de travail équivaut au produit créé par cette même quantité de travail.

— Toute journée de travail vaut une autre journée de travail ; c’est-à-dire, à quantité égale, le travail de l’un vaut le travail de l’autre : il n’y a pas de différence qualitative. À quantité égale de travail, le produit de l’un se donne en échange pour le produit de l’autre. Tous les hommes sont des travailleurs salariés, et des salariés également payés pour un temps égal de travail. L’égalité parfaite préside aux échanges.

Ces conclusions sont-elles les conséquences