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dire des conditions matérielles d’une société nouvelle. Sous ce rapport, du moins, le mauvais côté de la concurrence aurait son bon.

« La concurrence comme position ou phase économique considérée dans son origine est le résultat nécessaire… de la théorie de réduction des frais généraux. »

Pour M. Proudhon, la circulation du sang doit être une conséquence de la théorie de Harvey.

« Le monopole est le terme fatal de la concurrence, qui l’engendre par une négation incessante d’elle-même. Cette génération du monopole en est déjà la justification… Le monopole est l’opposé naturel de la concurrence… mais dès lors que la concurrence est nécessaire, elle implique l’idée du monopole, puisque le monopole est comme le siège de chaque individualité concurrente. »

Nous nous réjouissons avec M. Proudhon, qu’il puisse au moins une fois bien appliquer sa formule de thèse et d’antithèse. Tout le monde sait que le monopole moderne est engendré par la concurrence elle-même.

Quant au contenu, M. Proudhon se tient à des images poétiques. La concurrence faisait « de chaque subdivision du travail comme une souveraineté où chaque individu se posait dans sa force et dans son indépendance. » Le monopole est « le siège de chaque individualité concurrente. » La souveraineté vaut au moins le siège.