Si l’objet immédiat de l’amant est la femme, l’objet immédiat de l’émulation industrielle est le produit et non le profit.
La concurrence n’est pas l’émulation industrielle, c’est l’émulation commerciale. De nos jours, l’émulation industrielle n’existe qu’en vue du commerce. Il y a même des phases dans la vie économique des peuples modernes où tout le monde est saisi d’une espèce de vertige pour faire du profit sans produire. Ce vertige de spéculation, qui revient périodiquement, met à nu le véritable caractère de la concurrence qui cherche à échapper à la nécessité de l’émulation industrielle.
Si vous aviez dit à un artisan du XIVe siècle qu’on allait abroger les privilèges et toute l’organisation féodale de l’industrie pour mettre à la place l’émulation industrielle, dite concurrence, il vous aurait répondu que les privilèges des diverses corporations, maîtrises, jurandes, sont la concurrence organisée. M. Proudhon ne dit pas mieux en affirmant que « l’émulation n’est pas autre chose que la concurrence elle-même. »
« Ordonnez qu’à partir du 1er janvier 1847, le travail et le salaire soient garantis à tout le monde : aussitôt un immense relâche va succéder à la tension ardente de l’industrie. »
Au lieu d’une supposition, d’une affirmation et d’une négation, nous avons maintenant une ordonnance que M. Proudhon rend tout exprès