Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entreprise digne d’Hercule, voilà le noble ouvrage d’Arkwright. »

En somme, par l’introduction des machines la division du travail dans l’intérieur de la société s’est accrue, la tâche de l’ouvrier dans l’intérieur de l’atelier s’est simplifiée, le capital a été réuni, l’homme a été dépecé davantage.

M. Proudhon veut-il être économiste et abandonner pour un instant « l’évolution dans la série de l’entendement », alors il va puiser son érudition dans A. Smith, au temps où l’atelier automatique ne faisait que de naître. En effet, quelle différence entre la division du travail telle qu’elle existait du temps d’Adam Smith et telle que nous la voyons dans l’atelier automatique. Pour bien la faire comprendre, il suffira de citer quelques passages de « la Philosophie des manufactures », du docteur Ure.

« Lorsque A. Smith écrivit son ouvrage immortel sur les éléments de l’économie politique, le système automatique d’industrie était encore à peine connu. La division du travail lui parut avec raison le grand principe du perfectionnement en manufacture ; il démontra, dans la fabrique des épingles, qu’un ouvrier en se perfectionnant par la pratique sur un seul et même point devient plus expéditif et moins coûteux. Dans chaque branche de manufacture, il vit que d’après ce principe certaines opérations, telles que la coupe des fils de laiton en longueurs égales, deviennent