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contre Gray (Cf l’appendice no 2 de cet ouvrage), que je puis ici me borner à quelques remarques sur la forme spéciale que Rodbertus a adoptée pour la fonder et l’exprimer.

Comme nous l’avons dit : Rodbertus accepte les concepts économiques traditionnels sous la forme exacte où ils lui ont été transmis par les économistes. Il ne fait pas la plus légère tentative pour les vérifier. La valeur est pour lui « L’évaluation quantitative d’une chose relativement aux autres, cette évaluation étant prise pour mesure ». Celle définition peu rigoureuse, pour le moins, nous donne tout au plus une idée de ce que la valeur paraît à peu près être, mais ne dit absolument pas ce qu’elle est. Mais, comme c’est tout ce que Rodbertus sait nous dire sur la valeur, il est compréhensible qu’il cherche une mesure de la valeur hors de la valeur. Après avoir tourné au hasard, sans ordre, la valeur d’usage et la valeur d’échange sous une centaine de faces, avec cette puissance d’abstraction qu’admire infiniment M. Adolphe Wagner, il arrive à ce résultat qu’il n’y a pas de mesure réelle de la valeur et qu’il faut se contenter d’une mesure surérogatoire. Le travail pourrait être celle-ci, mais seulement dans le cas d’un échange entre produits d’égales quantités de travail, que le cas soit d’ailleurs « tel en lui-même, ou qu’on ait pris des dispositions » qui l’assurent. Valeur et travail restent ainsi sans le moindre rapport réel, bien que tout le premier chapitre