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cent vaut 40 fois moins qu’une célérité quadruplée. Pour sauver les apparences, il dit que, pour la société, le temps est la valeur (time is money). Cette erreur provient de ce qu’il se rappelle confusément qu’il y a un rapport entre la valeur et le temps du travail, et il n’a rien de plus pressé à faire que d’assimiler le temps du travail au temps du transport, c’est-à-dire qu’il identifie les quelques chauffeurs, gardes de convoi et consorts, dont le temps de travail n’est autre que le temps de transport, avec la société tout entière. Pour le coup, voilà la célérité devenue capital, et, en ce cas, il a pleinement raison de dire : « Un bénéfice de 400 pour cent sera sacrifié à une perte de 35 pour cent. » Après avoir établi en mathématicien cette étrange proposition, il nous en donne l’explication en économiste.

« Un bénéfice social égal à 400 représente pour l’individu, si la société est seulement d’un million d’hommes, quatre dix millièmes. » D’accord ; mais il ne s’agit pas de 400, il s’agit de 400 pour cent, et un bénéfice de 400 pour cent représente pour l’individu 400 pour cent, ni plus ni moins. Quel que soit le capital, les dividendes se feront toujours dans le rapport de 400 pour cent. Que fait M. Proudhon ? Il prend les pour cent pour le capital, et comme s’il eût craint que sa confusion ne fût point assez manifeste, assez « sensible », il continue :

« Une perte de 33 pour cent pour le consom-