Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« valeur constituée » par le temps du travail, elle saurait bien moins encore avoir quelque chose de commun avec la juste « proportionnalité » de M. Proudhon. L’or et l’argent sont toujours échangeables, parce qu’ils ont la fonction particulière de servir comme agent universel d’échange, et nullement parce qu’ils existent dans une quantité proportionnelle à l’ensemble des richesses ; ou pour mieux dire encore, ils sont toujours proportionnels parce que, seuls de toutes les marchandises, ils servent de monnaie, d’agent universel d’échange, quelle que soit leur quantité par rapport à l’ensemble des richesses. « La monnaie en circulation ne saurait jamais être assez abondante pour regorger : car si vous en baissez la valeur, vous en augmenterez dans la même proportion la quantité, et en augmentant sa valeur, vous en diminuez la quantité. » (Ricardo)

« Quel imbroglio que l’économie politique ! », s’écrie M. Proudhon.

« Maudit or ! » s’écrie plaisamment un communiste (par la bouche de M. Proudhon). Autant vaut dire : Mauvais froment, maudites vignes, maudits moutons ; car, « de même que l’or et l’argent, toute valeur commerciale doit arriver à son exacte et rigoureuse détermination. »

L’idée de faire arriver les moutons et les vignes à l’état de monnaie n’est pas neuve. En France, elle appartient au siècle de Louis XIV. À cette époque, l’argent ayant commencé à établir sa