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plus, comme le bénéfice de l’un ne doit pas être une perte pour un autre, la valeur doit se déterminer par les faits de production. Pourtant nous avons vu que, sous le régime social actuel, le profit du capitaliste et de l’homme riche est toujours la perte de l’ouvrier — que ce résultat doit inévitablement s’ensuivre et que le pauvre reste abandonné entièrement à la merci du riche, sous chaque forme de gouvernement, aussi longtemps que l’inégalité des échanges subsiste — et que l’égalité des échanges ne peut être assurée que par un régime social qui reconnaisse l’universalité du travail… L’égalité des échanges ferait graduellement passer la richesse des mains des capitalistes actuels dans celles des classes ouvrières. (Bray, p. 54 et 55.)

« Aussi longtemps que ce système de l’inégalité des échanges sera en vigueur, les producteurs seront toujours aussi pauvres, aussi ignorants, aussi surchargés de travail, qu’ils le sont actuellement, quand même on abolirait toutes les taxes, tous les impôts gouvernementaux… Il n’y a qu’un changement total de système, l’introduction de l’égalité du travail et des échanges, qui puisse améliorer cet état de choses et assurer aux hommes la vraie égalité des droits… Les producteurs n’ont qu’à faire un effort — et c’est par eux que tout effort pour leur propre salut doit être fait — et leurs chaînes seront brisées à jamais… Comme but, l’égalité politique est une erreur : elle est