Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux idées de l’homme qui, dès lors, devait prendre une place prépondérante parmi les socialistes français de l’époque. Depuis le moment où tous deux à Paris avaient longuement discuté ensemble des questions économiques, souvent pendant des nuits entières, leur direction était allée s’écartant de plus en plus ; l’ouvrage de Proudhon montrait qu’il y avait déjà un abîme infranchissable entre eux ; faire le silence n’était pas possible ; Marx constata cette rupture irréparable dans la réponse qu’il lui fit.

Le jugement d’ensemble de Marx sur Proudhon se trouve exprimé dans l’article qui est reproduit en appendice et qui a paru pour la première fois dans le Sozialdemokrat de Berlin, no 16, 17 et 18. Ce fut le seul article écrit par Marx dans cette feuille. Les tentatives de M. von Schweitzer pour amener le journal dans les eaux gouvernementales et féodales s’étant presque immédiatement manifestées, cela nous contraignit de retirer publiquement notre collaboration au bout de peu de semaines.

Le présent ouvrage a pour l’Allemagne maintenant une importance que Marx n’a jamais prévue. Comment aurait-il pu savoir qu’en s’attaquant à Proudhon, il frappait par là même l’idole des Strebers (arrivistes) d’aujourd’hui, Rodbertus qu’il ne connaissait même pas de nom.

Ce n’est pas ici le lieu de s’étendre sur le rapport entre Marx et Rodbertus ; J’aurai