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la lutte des classes en france

chie de Juillet n’y ajoutèrent rien, sauf une plus grande division du travail. Cette division du travail politique croissait d’ailleurs dans la mesure où la division du travail créait dans la société de nouveaux groupes d’intérêts et donnait ainsi un nouvel aliment à l’administration de l’État. Chaque intérêt commun fut aussitôt détaché de la société, lui fut opposé à titre d’intérêt supérieur, d’intérêt général, dérobé à l’activité personnelle des membres de la société. Tout devint ainsi un objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école, la propriété communale d’un village jusqu’aux chemins de fer, aux propriétés nationales et aux universités provinciales. Enfin la République parlementaire se vit obligée, dans sa lutte contre la révolution, de renforcer, par ses mesures répressives, les moyens d’action et la centralisation du pouvoir gouvernemental. Tous les bouleversements n’ont fait que rendre plus parfaite la machine gouvernementale au lieu de la briser. Les partis qui, à tour de rôle, luttaient pour la suprématie voyaient dans la prise de possession de cet édifice énorme la proie principale du vainqueur.

Mais sous la monarchie absolue, comme sous la première révolution et sous Napoléon, la bureaucratie n’était que le moyen de préparer la domination de classe de la bourgeoisie. Sous la restauration, sous Louis-Philippe, sous la République parlementaire, elle était l’instrument de la classe