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même vis-à-vis des siens, même vis-à-vis de Schapper. Seul Schertner était dans le secret. Schertner déclare que Willich et lui ont accompagné Hirsch jusqu’au bateau. Hirsch demandait en effet, conformément aux intentions de Willich, à aller porter témoignage à Cologne contre Hirsch.

Willich apprend à Hirsch le chemin que vont prendre les documents, Hirsch l’enseigne à l’ambassade de Prusse ; celle-ci en informe la poste. Les documents n’arrivent pas à destination. Ils s’évanouissent. Plus tard Hirsch, qui avait disparu, reparaît à Londres et déclare, dans une réunion publique de démocrates, que Willich est son complice.

Willich avoue, répondant à une question qu’on lui posait à ce sujet, être rentré en relation, depuis août 1852, avec Hirsch, que l’on avait exclu sur sa proposition, en 1851, du groupe de Great Windmill. Hirsch aurait trahi au profit de Willich, l’espion prussien Fleury, et lui aurait donné connaissance de toutes les lettres entrant chez ce dernier ou en sortant. Willich se serait servi de ce moyen pour surveiller la police prussienne.

Willich était notoirement, depuis environ un an, l’ami intime de Fleury, dont il reçut des secours.

Mais, si Willich savait, depuis août 1852, que c’était un mouchard prussien, s’il était renseigné sur ses faits et gestes, comment avait-il pu ne pas connaître le cahier original des procès-verbaux ?