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mettons maintenant que ce soit une adresse secrète. Admettons encore que c’est l’adresse secrète sous laquelle Marx correspond avec les accusés de Cologne. Admettons enfin que nos agents de Londres ont expédié par le même courrier, en même temps, l’original des procès-verbaux à cette adresse secrète, mais que la lettre est arrivée deux jours après le courrier, l’adresse et les procès- verbaux. Nous faisons ainsi d’une pierre deux coups. D’abord nous prouvons la correspondance secrète avec Marx ; en second lieu nous prouvons l’authenticité des procès-verbaux. Cette authenticité est prouvée par l’exactitude de l’adresse, l’exactitude de l’adresse par la lettre. « Quod erat demonstrandum. » Puis une joyeuse comédie avec l’agent de la police étrangère, puis des arrestations pleines de mystère ; public, jurés, accusés même seront comme frappés de la foudre.

Mais pourquoi Stieber, et c’était si facile, ne fit-il pas arriver son courrier extraordinaire, le 13 octobre ? Parce qu’alors il n’était plus extraordinaire, parce que la chronologie, comme nous l’avons vu, est son côté faible, parce qu’elle est bien au-dessous de la dignité d’un conseiller de police prussien. D’ailleurs, il conservait l’enveloppe originale. Comment alors débrouiller l’affaire ?

Dans son témoignage, Stieber se compromet dès l’abord en passant un fait sous silence. Si ses agents connaissaient l’adresse de Kothes, ils con-