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sés écroués à la maison d’arrêt. Dimanche dernier, un courrier extraordinaire venu de Londres m’apporta la nouvelle que l’on avait enfin réussi à découvrir l’adresse secrète sous laquelle on pratiquait cette correspondance. C’était l’adresse du commerçant D. Kothes au Vieux Marché, ici même. Le même courrier m’apportait l’original des procès-verbaux du comité Central de Londres, que l’on avait su se procurer à prix d’argent d’un membre de la Ligue. » Stieber se mit alors en rapport avec le directeur de la police, Geiger, et la direction des postes. « On prit les mesures nécessaires, et déjà, deux jours plus tard, le courrier du soir apportait à Kothes une lettre venant de Londres. Celle-ci, sur l’ordre du procureur général, fut saisie, ouverte, et l’on y trouva une instruction de 7 pages de la main de Marx et destinée à l’avocat de Schneider II… Cette même lettre contient un avis sur la façon dont il faudrait conduire la défense. Au dos de la lettre se trouvait un grand B en caractère latin. On prit copie de la lettre, on en détacha un fragment commode à couper, ainsi que l’enveloppe originale. Puis on cacheta la missive dans une enveloppe et on la confia à un agent de la police étrangère avec l’ordre de la porter à Kothes, de se présenter comme un émissaire de Marx », etc. Stieber raconte ensuite la répugnante comédie policière et domestique qui s’ensuivit, comment l’employé de la police étrangère joua le rôle d’émissaire de Marx, etc. Kothes est arrêté le