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pendant trois mois ; il n’a pas seulement découvert les fils du complot, il a contribué à en ourdir la trame. Stieber alors n’a plus qu’à venir à Berlin et peut s’écrier : veni, vedi, vici ! Il peut faire à Carlier présent d’un complot tout fait, Carlier n’a plus besoin que de montrer de l’ « empressement » à procéder. Mme  Stieber n’a plus besoin d’être mordue par Cherval, le 3, parce que M. Stieber met la main, le 4, à la bouche de Cherval. L’adresse de Gipperich, les instructions exactes qui lui sont données, n’ont plus besoin, comme Jonas, du ventre de la baleine, de sortir complètes de la bouche du « dangereux Cherval », après avoir été à moitié mangées. La seule chose qui reste merveilleuse est la foi des jurés, que Stieber n’a pas craint de régaler de ses mensonges. Dignes soutiens de l’esprit borné des sujets !

« Cherval, témoigne Stieber (audience du 18 octobre) quand je lui eus présenté, à sa très grande surprise, tous les rapports originaux qu’il avait envoyés à Londres, et qu’il vit que je savais tout, m’en fit l’aveu public dans sa prison. »

Tout d’abord ce que Stieber présenta à Cherval, ce n’étaient nullement les rapports originaux que celui-ci avait envoyés à Londres. Stieber ne les fit venir que plus tard de Berlin, avec d’autres documents des archives de Dietz. Ce qu’il lui présenta, en premier lieu, c’était une circulaire signée par Oswald Dietz que Cherval venait de recevoir, et quelques-unes des dernières lettres de Willich.