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conspirateurs et d’entendre les décisions prises sur la conduite à tenir à la prochaine révolution. Donc, à peine les agents de police ont-ils surveillé les réunions, qu’ils trouvent, grâce à leur surveillance, le moyen d’y assister, et à peine assistent-ils à une réunion que l’on tient plusieurs réunions, et à peine se tient-il quelques réunions qu’on en vient déjà à décider de la conduite à tenir pendant la prochaine révolution — et tout cela le même jour. Le jour même où Stieber fait la connaissance de Cartier, le personnel de Cartier connaît le domicile des divers chefs ; les différents chefs apprennent à connaître le personnel de Cartier ; l’invitent le même jour à assister à leurs séances ; pour leur faire plaisir, tiennent le même jour toute une série de séances et ne peuvent se séparer d’eux sans se hâter de prendre des décisions sur la conduite à tenir dans la prochaine révolution.

Quelqu’empressé que pût être Cartier — et personne ne doutera de son empressement à découvrir un complot communiste trois mois avant le coup d’État — Stieber exige de lui plus qu’il ne pouvait faire. Stieber demande des miracles à la police. Non seulement il les demande, mais il y croit. Non seulement il y croit, mais il en témoigne.

« Dès le début de la procédure, j’arrête d’abord personnellement, accompagné d’un commissaire] français, le dangereux Cherval, chef principal des