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il s’ensuit encore bien davantage qu’il ne s’y trouvait rien qui indiquât Oswald Dietz comme archiviste. Comment Nothjung pouvait-il savoir, à Leipzig, ce qu’ignorait le « parti Marx », à Berlin.

Stieber ne pouvait dire immédiatement : Faites attention. Messieurs les jurés ! J’ai fait des découvertes inouïes à Londres. Malheureusement elles se rapportent à une conspiration avec laquelle les accusés de Cologne n’ont rien à voir et sur lesquels les jurés de Cologne n’ont pas à se prononcer, mais qui a fourni le prétexte de garder en cellule les inculpés pendant un an et demi. Stieber ne pouvait parler ainsi. L’intervention de Nothjung était indispensable pour établir un semblant de lien entre les découvertes faites, les documents dérobés à Londres, et le procès de Cologne.

Stieber jure qu’un homme s’est offert d’acheter argent comptant les archives à Dietz. La chose est plus simple : Un certain Reuter, mouchard prussien qui n’avait jamais appartenu à un groupe communiste, habitait dans la même maison que Dietz, força son bureau pendant qu’il n’était pas là et vola ses papiers. On peut croire que M. Stieber a payé le voleur ; mais il eût été difficile d’épargner à Stieber un voyage au pays de Van Diémen, si cette manœuvre avait été connue quand il était encore à Londres.

Le 5 août 1851, Stieber reçut à Berlin les « archives Dietz », « un fort paquet enveloppé de linge » venant de Londres : c’était un amas de