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tion et de réunion leur fut d’un grand secours. Dès le 7 février 1840, le cercle d’étude public des ouvriers allemands fut fondé. Il existe encore. Ce cercle d’étude servait à la Ligue de lieu de recrutement. Comme toujours, les communistes étaient les membres les plus actifs et les plus intelligents du cercle ; aussi tout naturellement sa direction se trouvait-elle en leurs mains. La Ligue possédait plusieurs « communes », où comme on disait alors encore, plusieurs « huttes » à Londres. Cette même tactique, qui s’imposait, fut suivie en Suisse et ailleurs. Là où l’on pouvait fonder des cercles d’études pour les ouvriers, on les utilisait de la même façon. Quand la loi les interdisait, on se répandait dans les sociétés chorales, de gymnastique, etc. Les relations entre les groupes étaient entretenues en grande partie par les membres qui allaient et venaient ; ces derniers remplissaient aussi, quand il était nécessaire, les fonctions d’émissaires. Dans ces deux cas, la Ligue trouva une aide active dans la sagesse des Gouvernements qui, en expulsant tout ouvrier qui déplaisait, et c’était, neuf fois sur dix, un membre de la Ligue, — en faisaient un émissaire.

L’extension de la Ligue reconstituée devint importante. En Suisse particulièrement, Weitling, August Becker cerveau puissamment organisé, mais qui, comme tant d’Allemands, vit ses qualités ruinées par son manque de consistance), d’autres encore avaient créé en Suisse une forte organisa-