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C’était un signe remarquable : la question prussienne n’avait alors déjà plus aucune valeur aux yeux des ouvriers.

Bref, le Gouvernement l’emporta. Un mois plus tard, le 6 décembre, il était capable de dissoudre définitivement l’Assemblée de Berlin, qui, jusqu’à ce moment, n’avait joui que d’une assez piètre existence. Il octroya une nouvelle Constitution, qui n’entra véritablement en vigueur que quand elle fut tombée au rang de farce constitutionnelle.

Le jour qui suivit celui de l’apparition de l’appel, le 20 novembre, les trois signataires furent cités devant le juge d’instruction. On instruisit un procès sous le chef de rébellion. D’emprisonnement il n’était pas question alors, même à Cologne. Le 7 février, la « Neue rheinische Zeitung » devait subir son premier procès de presse. Marx, le gérant Korff et moi, nous comparûmes devant les jurés. On nous acquitta. Le jour suivant, fut débattu le procès contre le Comité. Le peuple avait déjà, par avance, prononcé son jugement, en nommant, quinze jours auparavant, l’accusé Schneider député de Cologne.

C’est naturellement la défense de Karl Marx qui donne le principal intérêt aux débats. Elle est doublement importante.

En premier lieu, on voit ici un communiste expliquer aux jurés bourgeois que le devoir propre de leur classe, de la bourgeoisie, était précisément d’accomplir, de pousser jusqu’à leurs dernières