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été, plus qu’aucune autre fraction de l’Assemblée, gagnés par cette maladie incurable, le crétinisme parlementaire, qui fait pénétrer dans ses malheureuses victimes la conviction solennelle que le monde entier, son histoire et son avenir, sont gouvernés, déterminés par la majorité des voix de l’organe représentatif particulier qui a l’honneur de les compter parmi ses membres ; que tout ce qui ce passe en dehors des murs de leur Assemblée — guerres, révolutions, construction de chemins de fer, colonisation de nouveaux continents tout entiers, les découvertes de l’or en Californie, les canaux de l’Amérique centrale, les armées russes et tout ce qui peut prétendre influer sur les destinées du genre humain — n’est en rien comparable aux événements immenses, qui dépendent de la question qui occupe en ce moment l’attention de leur honorable institution. C’est ainsi que le parti démocratique de cette Assemblée, en faisant passer par contrebande quelques-unes de ses panacées dans la « Constitution impériale », se trouva obligé de la soutenir, quoique sur tous les points essentiels elle contredit ainsi nettement les principes qu’il avait si souvent proclamés lui-même ; et lorsqu’enfin les principaux auteurs de cette œuvre bâtarde la lui eurent abandonnée et laissée en héritage, il accepta cet héritage et défendit cette constitution monarchique, même contre tous ceux qui, alors, professaient ses propres principes républicaine.