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décision extraordinaires. C’est lui qui retarda pour un temps considérable la prise de la ville et en couvrit un des côtés en brûlant le pont Tabor, sur le Danube. Tout le monde sait comment, après la fin du siège, il fut arrêté, jugé par un conseil de guerre et fusillé. Il mourut comme un héros. Et l’Assemblée de Francfort, frappée d’horreur, accueillit tout de même avec une bonne grâce apparente cette insulte sanglante. Une résolution fut adoptée qui, par la douceur et la décence diplomatique de son langage, était plutôt une insulte à la tombe du martyr assassiné qu’une flétrissure de honte pour l’Autriche. Mais on ne pouvait pas demander à cette méprisable Assemblée de s’émouvoir de l’assassinat d’un de ses membres, surtout d’un leader de la gauche.


Londres, mars 1852.