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papier sont, par conséquent, la monnaie de la societé tandis que l’or et l’argent sont la monnaie du monde (money of the world)[1].

C’est une particularité des nations ayant un développement « historique », au sens de l’école de droit historique, d’oublier constamment leur propre histoire. Ainsi la polémique sur le rapport des prix des marchandises à la quantité des moyens de circulation a agité continuellement le parlement pendant ce demi-siècle et a fait surgir des milliers de pamphlets grands et petits, et néanmoins Steuart est demeuré plus encore un « chien mort » que Spinoza l’avait paru à Moses Mendelson au temps de Lessing. Même le plus récent historien de la « Currency », Maclaren, transforme Adam Smith en l’inventeur de la théorie de Steuart et Ricardo en celui de la théorie de Hume[2]. Tandis

    dit : « La théorie de Hume, d’après laquelle « les prix dépendent de l’abondance de la monnaie », fut défendue contre Sir James Steuart et d’autres, par A. Young dans sa Political Arithmetic, London, 1774, pp. 112 et suiv. et dans un chapitre special : prices, depend on quantity of money, p. 112 sqq. » Note de Kautsky, 2e éd.)

  1. Steuart, loc. cit., t. II, p. 370. Louis Blanc transforme « la monnaie de la société », ce qui signifie tout bonnement la monnaie de l’intérieur ou nationale, en monnaie socialiste, ce qui ne signifie rien du tout, et conséquemment ; il fait de Jean Law un socialiste. Voir son premier volume de la Révolution Française).
  2. Maclaren, loc. cit., p. 43 seq. Le patriotisme a porté un auteur allemand (Gustav Julius), mort trop tôt, à opposer le vieux Busch à l’école ricardienne, comme une autorité. Busch a traduit l’anglais génial de Steuart en patois hambourgeois et il a gate l’original aussi souvent que possible.