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de valeur fictive, à titre de représentants des marchandises. Le procès les transforme, non en monnaie, mais en valeur. Et leur valeur est déterminée par la proportion entre leur propre masse et la masse des marchandises, les deux masses devant se superposer. Alors donc que Hume fait entrer dans le monde des marchandises l’or et l’argent comme non-marchandises, il les transforme, au contraire, des qu’ils apparaissent sous la forme déterminée de numéraire, en simples marchandises qui s’échangent contre d’autres marchandises au moyen du troc simple. Si le monde des marchandises consistait en une marchandise unique, par exemple un million de quarters de blé, on comprendrait aisément qu’un quarter s’échange contre deux onces d’or s’il existe 20 millions onces d’or, que, par conséquent, le prix des marchandises et la valeur de l’argent monte ou tombe en rapport inverse à la quantité d’argent existant[1]. Mais le monde des marchandises se compose d’une infinie variété de valeurs d’usage, dont la valeur relative est nullement déterminée par leur quantité relative. Comment alors Hume se représente-t-il cet échange entre la masse des marchandises et la masse de l’or ? Il se contente de cette représentation vague et vide d’idées, que chaque marchandise, partie ali-

  1. Cette fiction se trouve textuellement chez Montesquieu (Note de la 2e éd.). Le passage en question est cité dans das Kapital, vol. I, 1re Section. Note 80, 4e éd., p. 88.