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tion, par conséquent, apparaît comme un procès continuel. Les détenteurs des marchandises de chaque sphère intérieure de circulation sont contraints d’employer alternativement de l’or et de l’argent pour la circulation extérieure et d’échanger ainsi le métal qui sert de monnaie à l’intérieur contre le métal dont ils se trouvent avoir besoin en qualité de monnaie à l’extérieur. Chaque nation emploie donc les deux métaux, l’or et l’argent, en qualité de monnaie universelle.

Dans la circulation internationale des marchandises l’or et l’argent n’apparaissent pas comme moyens de circulation, mais comme moyens d’échange universels. Or, le moyen d’échange universel ne fonctionne que dans les deux formes développées de moyen d’achat et de moyen de paiement dont le rapport subit une inversion cependant sur le marché mondial. Dans la sphère de circulation intérieure la monnaie, en tant qu’elle était numéraire et qu’elle représentait le médiateur de l’unité évoluante M-A-M, ou la forme purement fugitive de la valeur d’échange dans le perpétuel changement de place des marchandises, ne servait exclusivement que de moyen d’achat. C’est l’inverse sur le marché mondial. Ici l’or et l’argent sont des moyens d’achat quand l’échange de la matière n’est qu’unilatérale et que l’achat et la vente se disjoignent. Le commerce limitrophe de Kiachta, par exemple, est pratiquement et contractuellement le troc où l’argent ne sert que de mesure de