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ment, ce qui d’abord ne se produit spontanément que dans les grands loyers de la circulation des marchandises, les paiements compensent, comme grandeurs négatives et positives, puisque A doit payer B et être payé par C, etc. La somme totale de la monnaie requise à titre de moyen de paiement sera donc déterminée, non par la somme des prix des paiements à réaliser simultanément, mais par la concentration plus ou moins grande de ceux-ci, et par la grandeur du bilan qui reste après leur neutralisation réciproque comme grandeurs négatives et positives. Des dispositions spéciales en vue de ces compensations sont prises en l’absence de tout développement du système du crédit, comme par exemple dans l’ancienne Rome. Mais nous n’avons pas à les considérer ici, pas plus que les termes de paiements généraux qui s’établissent partout dans les cercles sociaux déterminés. Remarquons seulement que l’influence spécifique qu’exercent ces termes sur les fluctuations périodiques dans la quantité de la monnaie courante n’a été examinée scientifiquement que dans ces tous derniers temps.

Pour autant que les paiements se compensent comme grandeurs positives et négatives, la monnaie réelle n’intervient pas. Elle ne se développe ici que sous sa forme de mesure des valeurs, d’une part dans les prix des marchandises, d’autre part dans la grandeur des obligations réciproques. Indépendamment de son existence idéale, la valeur d’échange n’acquiert donc pas ici une existence indépendante,