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exemple, représentent dans la circulation des fractions déterminées de la monnaie d’or. Leur propre contenu en argent ou en cuivre n’est donc pas déterminé par le rapport de la valeur de l’argent et du cuivre à l’or, mais est fixé arbitrairement par la loi. Ils ne peuvent être émis que dans les quantités où les fractions diminutives de la pièce d’or qu’ils représentent circuleraient de façon continue, soit pour changer des pièces d’or de noms plus élevés, soit pour réaliser de faibles prix de marchandises correspondants. Dans la circulation au détail des marchandises, des jetons d’argent et de cuivre appartiendraient eux aussi à des cercles particuliers. La vitesse de leur cours est en rapport inverse au prix qu’ils réalisent dans chaque achat et chaque vente, ou à la grandeur de la fraction d’or qu’ils représentent. Si l’on considère l’énorme extension du petit commerce quotidien dans un pays comme l’Angleterre, la proportion relativement insignifiante de la quantité totale de la monnaie d’appoint, montre bien la rapidité et la continuité de son cours. D’un rapport parlementaire publié récemment il appert qu’en 1857 la Monnaie anglaise a frappé de l’or au montant de 4.859.000 £, de l’argent d’une valeur nominale de 733.000 £, et d’une valeur métallique de 363.000 £. Le montant total de l’or monnayé dans les dix années finissant le 31 décembre 1857 était de 55.239.000 £, celui de l’argent seulement de 2.434.000 £. Les monnaies de cuivre ne s’élevaient en 1857 qu’à une valeur