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les prix des marchandises. Rien n’est donc plus erroné que de se figurer qu’à l’intérieur du procès de circulation, l’or et la marchandise entrent dans le rapport du troc immédiat et qu’en conséquence leur valeur relative est établie par leur échange à titre de simples marchandises. S’il y a apparence que dans le procès de circulation, l’or s’échange comme simple marchandise contre des marchandises, cette apparence provient de ce que dans les prix une quantité déterminée des marchandises est déjà mise en équation avec un quantum d’or déterminé, c’est-à-dire est déjà rapportée à l’or comme monnaie, équivalent général, et pour cette raison immédiatement échangeable contre l’or. En tant que le prix d’une marchandise se réalise dans l’or, elle s’échange contre lui en qualité de marchandise, de matérialisation particulière du temps de travail ; mais en tant que c’est son prix qui se réalise dans l’or, elle s’échange contre lui comme monnaie et non comme marchandise, c’est-à-dire comme matérialisation générale du temps de travail. Dans l’un et l’autre rapport le quantum d’or contre lequel la marchandise s’échange dans le procès de circulation n’est pas déterminé par l’échange ; c’est l’échange qui est déterminé par le prix des marchandises, c’est-à-dire par sa valeur d’échange estimée en or[1].

  1. Cela n’empêche pas naturellement le prix de marché des marchandises d’être au-dessus ou au-dessous de leur valeur. Mais cette considération est étrangère à la