Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans la vente M-A, aussi bien que dans l’achat A-M, deux marchandises se confrontent, unités de valeur d’échange et de valeur d’usage, mais dans la marchandise sa valeur d’échange n’existe qu’idéalement comme prix, tandis que dans l’or, bien qu’il soit lui-même valeur d’usage réelle, sa valeur d’usage n’existe que comme support de la valeur d’échange, donc seulement comme valeur d’usage formelle qui ne se rapporte à aucun besoin individuel réel. L’antithèse de valeur d’usage et de valeur d’échange est donc distribuée polairement au deux extrêmes de M-A, si bien que vis-à-vis de l’or la marchandise est valeur d’usage qui doit réaliser dans l’or sa valeur d’échange idéale, le prix ; et que vis-à-vis de la marchandise l’or est valeur d’échange qui doit matérialiser dans la marchandise sa valeur d’usage formelle. Seulement, par ce dédoublement de la marchandise en marchandise et en or, et par le rapport double encore et antithétique, où chaque extrême est idéalement ce que son opposé est réellement et réellement ce que son opposé est idéalement, seulement donc par la représentation des marchandises comme des opposés bi-polaires se résolvent les contradictions contenues dans leur procès d’échange.

Jusqu’ici nous avons considéré M-A comme vente, métamorphose de la marchandise en argent. Mais en nous plaçant du côté de l’autre extrême, le procès apparaît plutôt comme A-M, comme achat, métamorphose de l’argent en mar-