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vement dans lequel la marchandise apparaît d’abord sous forme de valeur d’usage particulière ; puis elle dépouille cette forme et revêt celle de valeur d’échange ou d’équivalent général, sans liaison aucune avec sa manière d’être primitive ; elle dépouille encore sa dernière forme et demeure finalement une valeur d’usage réelle qui répond à des besoins particuliers. Dans cette dernière forme elle tombe de la circulation dans la consommation. L’ensemble de la circulation M-A-M est donc, en premier lieu, la série totale des métamorphoses que parcourt chaque marchandise pour devenir valeur d’usage immédiate pour son possesseur. La première métamorphose s’accomplit dans la première moitié de la circulation M-A, la seconde dans l’autre moitié A-M, et l’ensemble de la circulation forme le curriculum vitæ de la marchandise. Mais la circulation M-A-M n’est la métamorphose totale d’une marchandise isolée que parce qu’elle est en même temps la somme de métamorphoses unilatérales déterminées d’autres marchandises, car chaque métamorphose de la première marchandise est sa transformation en une autre marchandise, donc transformation de l’autre marchandise en elle, donc transformation bi-latérale s’accomplissant dans le même stade de la circulation. Il nous faut d’abord considérer isolément chacun des deux procès d’échange en lesquels se décompose la circulation M-A-M.

M-A, ou vente : M, la marchandise entre dans le