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il a tenu ce qu’il avait promis. Aux premiers cris de guerre, ah ! comme le pâle jeune homme s’empressa de sauter sur sa selle ! c’est lui qui donna l’élan et l’exemple ; c’est lui qui nettoya le pays avec un balai de fer.

Dans les prés, autour de Lutzen, il a livré une bataille telle, que les cheveux de plusieurs milliers de Welches se dressèrent d’effroi sur leurs têtes, que des milliers prirent la fuite à toutes jambes, et que dix mille autres s’endormirent pour ne plus jamais se réveiller.

Près de Katzbach, au bord de l’eau, il a aussi fait ses preuves ; c’est là qu’il vous apprit à nager, ô Français ! Bon voyage, mes bons amis les Français, dont les cadavres emportés par les flots vers la mer Baltique auront pour tombeau le ventre de la baleine !

Non loin de Wartburg, sur l’Elbe, comme il a bravement poursuivi son œuvre ! Là, enfin, les Français n’avaient plus ni citadelles, ni forts pour les protéger ! Là, de nouveau, ils durent sauter comme des lièvres à travers la campagne. — Et, derrière eux, le héros faisait retentir son hurrah ! Dans les prairies voisines de Leipzig, oh ! le beau combat glorieux ! — Oui, c’est près de Leipzig qu’il frappa au cœur la force et la fortune de la France ; c’est après ce grand coup que cette fortune et cette France achevèrent rapidement de crouler.


Nous n’avons pas à commenter cette ode, quelque peu vantarde, qui appartient d’ailleurs aujourd’hui à l’impartiale appréciation de l’histoire. Nous voulions seulement donner des spécimen de l’inspiration militaire montée sur les plus hauts trépieds. Après ce qui précède, il faut, ou tirer l’échelle, ou redescendre vers des régions plus calmes, dans le domaine d’un lyrisme moins fiévreux. C’est ainsi que nous nous acheminerons vers les limites de ce chapitre, déjà peut-être bien long. Nous prendrons nos citations finales dans