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Combien de fois ne l’ai-je pas vue ainsi distribuant ses dons, et par quelques accents de sa voix angélique, de sa voix plus efficace que tous les remèdes, guérissant instantanément les maux de l’âme et du corps !

Oh ! s’il m’a été doux de me dévouer et de souffrir pour tous ces membres grelottants et sanglants de Jésus-Christ, je sais bien à qui doit en monter ma reconnaissance, je sais bien pourquoi ma pitié ne s’est jamais refroidie !

Et si deux étincelles d’amour ont embrasé cette poitrine et ne doivent s’éteindre qu’avec ma vie, je n’ignore pas non plus de quel foyer elles ont jailli, et de quelle âme !

Je chante la femme simple et modeste, la femme qui serait tout étonnée et même inquiète d’entendre ainsi glorifier sa vertu ; et pendant que je trace ces lignes, mes larmes, deux torrents de larmes, inondent mon papier.


Je m’arrête. Qu’ajouter, au surplus, qui n’affaiblisse l’effet d’une inspiration aussi touchante ? Sous l’émotion de sentiments exprimés avec tant d’effusion communicative, tant de profondeur et de pieux attendrissement, on ne peut plus, on ne sait plus qu’admirer le poète et que l’aimer.