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Aux bords du Rhin, aux bords du Rhin ! C’est là que croissent nos vignes ! Béni soit le Rhin ! c’est sur ses rives qu’elles se dorent et qu’elles nous versent cette liqueur sacrée !

Ce bon Mathias Claudius, qui avait une si profonde admiration pour Klopstock et pour l’école des bardes, a été très-sincèrement lui-même un des derniers bardes, sans cesser néanmoins de se montrer simple dans sa vie comme dans ses vers. L’hymne suivant confirmera mon assertion :

Entonnez d’une voix claire et haute, mitonnez le chant des chants, le chant sacré de la patrie, et que l’écho des bois le répète !

Patrie des anciens bardes, patrie de la loyauté fidèle, terre que l’on ne saurait se lasser de chanter, à toi nous nous consacrons de nouveau.

Nous nous consacrons pour garder la vertu des aïeux, pour protéger et défendre tes demeures ; nous aimons la douce gaieté allemande, les vieilles mœurs allemandes.

Les bardes doivent célébrer l’amour et le vin, mais plus souvent encore la vertu ; ils doivent être des hommes loyaux dans l’action comme dans la parole.

Leur chant énergique doit s’élancer impétueux vers le ciel, et tout véritable Allemand doit s’appeler ami et frère.

Cette traduction est bien pâle auprès de la concision sonore et accentuée des strophes originales. La pensée me semble même s’y être évaporée en partie.

Voici un lied qui perdra moins en passant dans notre langue. Il est de Wilhelm Müller, un poète de notre époque, mais qui a hérité de l’âme des minnesingers. La pièce a pour titre Fraternité. Le dessin représente deux jeunes compagnons debout dans une ton-