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les galères de dunkerque

peut la traverser. Ayant donc ainsi élevé cette tente, tout le monde se repose et pendant le jour chacun s’occupe, soit à prendre son repas ou à coudre et à tricoter des bas de coton, que tous les galériens savent faire. Les matelots et mariniers se divertissent et dansent au son du tambourin, en quoi les Provençaux excellent. Un homme a ce
Brigantin ou demi-galère.
(Différents bâtiments de la Méditerranée par Guéroult du Pas.)
tambourin pendu à son cou, fait comme la caisse d’un tambour de guerre, mais plus long. D’une main, il frappe avec une baguette sur ce tambourin pour battre la mesure ou cadence. Il a une petite flûte dans l’autre main, dont il joue ; et c’est un vrai plaisir de voir danser et sauter ces mariniers provençaux au son de cet instrument[1].

La nuit venue, et après qu’on a soupé, à chaque banc destiné pour les officiers, les galériens dressent une table de la longueur de six pieds et de trois de large. Cette table se met sur deux traverses ou gros bâtons, les uns de bois,

  1. Sur le tambourin, le flûtet et le galoubet, on consultera avec intérêt le livre de François Vidal, Lou tambourin Aix, 1864.