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la vie aux galères

vait alors à Jean Festus van Beugel et à Judith du Peyron, sa femme, nièce de ce Jacques du Peyron qui, par son testament du 9 février 1713, avait légué à son parent Jean Marteilhe sur les galères la somme de 500 florins[1]. « Ayant plu à Dieu de retirer à soi ma très honorée mère, étant décédée à Bergerac le mois dernier, je ne veux pas manquer de me rendre au devoir de vous participer mon affliction. J’ose me flatter que vous et Madame votre épouse aurez la bonté d’y prendre part. Dieu veuille par sa grâce vous conserver longues années et prospérité. Qu’il vous accorde, et à votre famille, et à tous ceux qui vous sont chers, ses précieuses faveurs dans ce monde et la gloire éternelle après la mort[2]. »

Les extraits des Mémoires d’un protestant ont été choisis parmi les pages les plus intéressantes et les plus représentatives de cet ouvrage. Il ne faut pas oublier en les lisant qu’elles sont l’œuvre d’un opposant, honnête homme et convaincu à coup sûr, mais qui pouvait moins qu’un autre échapper à ce que l’on appelait « l’esprit des Français Réfugiés ». Révoltés contre l’œuvre d’unité nationale, lésés dans leurs intérêts et dans leur liberté personnelle, ils étaient trop hostiles à Louis XIV et à ses idées de gouvernement pour nous fournir autre chose qu’un témoignage et que l’exposé du point de vue des adversaires de l’Absolutisme.

Sous ce rapport, les Mémoires de Jean Marteilhe méritent d’être lus et médités.

A. S.


  1. Bulletin de la Commission pour l’histoire des Églises wallonnes, I, 241, art du baron van Beugel Douglas.
  2. Bulletin de la Commission pour l’histoire des Églises wallonnes, i, 240.