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femme et d’artiste lui commandait sans doute d’essayer. Malgré mes observations, M. Gilbert des Voisins insista. Je lui donnai donc verbalement le renseignement qu’il paraissait si impatient d’obtenir. L’exécution avait lieu le lendemain même de notre entrevue, à sept heures du matin, à la barrière Saint-Jacques. C’était au mois de février. »

« Entourée de quelques amis et couverte d’une épaisse fourrure, une femme brillante arrivait, dès l’aube du jour, sur le lieu de l’exécution et y prenait, le sourire aux lèvres, une des premières places d’avant-scène. C’était Mlle  Rachel. »


(Mai 1852.) J’ai vu hier le prince Jérôme Napoléon ; il a été pour moi de la plus grande bienveillance et m’a rappelé, d’une façon gracieuse, combien j’avais été obligeant pour lui dans un moment où les fonctionnaires de la branche cadette n’accueillaient pas toujours, le sourire sur les lèvres, les membres de sa famille. Logé très modestement au second étage d’une maison de peu d’apparence, rue d’Alger, n° 10, il occupe un petit appartement décoré de meubles de l’époque impériale, et rempli d’armes et d’objets précieux ayant appartenu à l’Empereur. Le prince Jérôme reçoit dans un cabinet encombré de deux ou trois corps de bibliothèques, de panoplies, de bustes, de tableaux et d’une grande table Louis XVI toute chargée de ces petits bronzes élégants et coquets, dont un homme à la mode ne saurait se passer aujourd’hui. Le neveu de Napoléon