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rons ; il est très bien à Nogent, où il doit rester quelques années encore, avant de songer à mieux. »

Les nominations annoncées parurent au Moniteur dans le courant de l’année 1836 ; mon nom ne se trouva pas sur l’ordonnance nouvelle ; mais celui de M. Vernois de Saint-Georges y était au premier rang.

Je me plaignis au ministre de la guerre d’un manque de parole si blessant pour moi ; et ma lettre contenait quelques expressions de mécontentement assez vives. « C’est avec peine, me répondit le général Bernard, que je n’ai pas vu figurer votre nom dans la dernière ordonnance, mais je vous promets que lors des nouvelles promotions à l’avancement, nul ne veillera avec plus de sollicitude que moi à l’accomplissement des assurances réitérées que M. le ministre de l’intérieur a bien voulu me donner en votre faveur. »

Malgré des assurances si positives, malgré les chaleureuses recommandations de mes préfets et les fréquentes démarches des députés de ma province, je n’ai point été nommé à une préfecture. De tout temps, hélas ! les hauts emplois n’ont presque jamais été donnés à ceux qui ont porté le sac sur le dos, et qui ont soutenu de leurs épaules la machine gouvernementale dans les rudes ébranlements que des vents contraires lui ont fait éprouver ; ces hauts emplois sont tous, à peu d’exceptions près, dévolus entièrement aux parents, aux amis des ministres, aux favoris… et surtout aux intrigants.

En 1832, on me décora tout à coup pour orner l’uni-